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Blaise Compaoré de retour au Burkina Faso après huit ans d’exil

Ouagadougou – L’ancien président burkinabé Blaise Compaoré est de retour à Ouagadougou après huit ans d’exil, ont indiqué à l’AFP des membres de son entourage et une source aéroportuaire.

Compaoré, 71 ans, est venu de Côte d’Ivoire, où il vit, pour un sommet d’anciens présidents avec le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a prêté serment plus tôt cette année à la suite d’un coup d’État.

L’avion de Compaoré, fourni par la présidence ivoirienne, s’est posé sur la base militaire de la capitale burkinabé en début d’après-midi.

Pendant ce temps, des dizaines de partisans de l’ex-président s’étaient rassemblés au principal aéroport international d’Ouagadougou où ils s’attendaient à ce qu’il arrive.

« Nous sommes venus l’accueillir et lui montrer notre respect », a déclaré Alida, une enseignante de 36 ans originaire du village natal de l’ancien chef de l’Etat, Ziniare, à une trentaine de kilomètres de la capitale.

« C’est un grand jour pour nous, c’est une nouvelle histoire qui s’écrit à partir d’aujourd’hui », a-t-elle déclaré à l’AFP à l’aéroport.

C’est la première fois que l’ex-président met les pieds sur son sol depuis qu’il a été contraint à l’exil en Côte d’Ivoire voisine en octobre 2014, après que de violentes émeutes populaires ont éclaté contre son projet de rester au pouvoir après avoir été président pendant 27 ans.

Compaoré avait pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 1987, le jour même où le leader révolutionnaire du Burkina, Thomas Sankara, son ancien compagnon d’armes, avait été abattu par un commando.

Son retour à la maison jeudi n’est pas définitif. Il a été invité à rester quelques jours par Damiba, le chef d’un coup d’État au Burkina Faso en janvier qui a chassé le président élu, Roch Marc Christian Kaboré.

Avec les autres anciens présidents burkinabè restants, Compaoré doit participer à une réunion pour « accélérer la réconciliation nationale » face aux attaques djihadistes qui sévissent au Burkina Faso depuis 2015 et se sont multipliées ces derniers mois.

Damiba espère créer une « union sacrée » autour de lui pour aider à combattre les groupes djihadistes.

La rencontre de vendredi entre l’actuel et l’ancien dirigeant burkinabé est organisée pour « mettre en commun les énergies et les synergies… pour lutter efficacement contre le drame qui nous frappe », selon un porte-parole du gouvernement.

Assisteront également à la réunion Jean-Baptiste Ouedraogo, qui a été président pendant moins d’un an en 1982-1983, Isaac Zida, qui a brièvement pris le pouvoir en 2014 et est actuellement en exil au Canada, Michel Kafando qui était au pouvoir en 2014- 2015, et Kaboré, élu en 2015 et renversé en janvier.

Le retour de Compaoré n’a pas fait l’unanimité.

En avril, il a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat de son prédécesseur Sankara en 1987.

« Ce serait une parodie si Blaise Compaoré venait au Burkina Faso et repartait heureux. Cela voudrait dire que dans notre pays, il n’y a plus ni justice ni loi », a déclaré Benewende Stanislas Sankara, l’un des avocats de la famille Sankara.

Ra-Sablga Seydou Ouedraogo, directeur du groupe de réflexion Free Afrik, estime que réconciliation ne doit pas rimer avec impunité.

« En quoi la consécration de l’impunité sert-elle la lutte contre le terrorisme ? Il a demandé.

La présidence a déclaré mercredi : « Cette réunion, qui est importante pour la vie de la nation, n’entrave pas les poursuites judiciaires contre certaines personnes ».

A RETENIR

Compaoré avait pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 1987, le jour même où le leader révolutionnaire du Burkina, Thomas Sankara, son ancien compagnon d’armes, avait été abattu par un commando.

Il a été invité à rester quelques jours par Damiba, le chef d’un coup d’État au Burkina Faso en janvier qui a chassé le président élu, Roch Marc Christian Kaboré.

Avec les autres anciens présidents burkinabè restants, Compaoré doit participer à une réunion pour « accélérer la réconciliation nationale » face aux attaques djihadistes qui sévissent au Burkina Faso depuis 2015 et se sont multipliées ces derniers mois.

Damiba espère créer une « union sacrée » autour de lui pour aider à combattre les groupes djihadistes.