Les problèmes en République démocratique du Congo peuvent être résolus sans l’implication du Rwanda, a déclaré lundi le président Paul Kagame.
Le dirigeant rwandais a déclaré que son pays était d’accord pour ne pas se déployer suite à la récente décision du conclave de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) sur la RD Congo de déployer une force régionale pour mettre fin au conflit armé dans la région orientale troublée et riche en minéraux du pays.
« C’est bien (ne pas déployer RDF). Nous ne demandons à personne de participer. En fait, je serais heureux que les problèmes là-bas soient résolus sans (notre) implication », a déclaré le président Kagame dans une interview avec le radiodiffuseur national, l’Agence rwandaise de radiodiffusion.
« Si quelqu’un a une solution, pourquoi aurais-je un problème…. Si la force va soutenir ce processus politique pour trouver une solution, je n’ai aucun problème », a-t-il déclaré. Le Rwanda a également besoin d’être rassuré sur ses préoccupations en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne la présence des FDLR sur le territoire congolais et l’arrêt des attaques et des bombardements sur son territoire, a ajouté le chef de l’Etat.
« La RDC a des problèmes auxquels elle doit faire face, tout comme nous en avons en tant que pays souverains. Ce qui est inacceptable, cependant, c’est de voir des groupes armés de la RDC nous attaquer et tuer notre peuple.
M. Kagame a réitéré la position du Rwanda sur le dialogue politique pour résoudre le conflit. En particulier, il a pointé du doigt la question des Banyamulenge parlant le kinyarwanda et des Banyarwanda du Nord-Kivu, qui sont confrontés à une contestation croissante de la citoyenneté et de l’appartenance.
« Ils parlent kinyarwanda, mais ce sont des citoyens congolais. La façon dont ils sont devenus citoyens de la RD Congo ne peut être imputée au Congo ou au Rwanda.
Les discours de haine et l’hostilité contre les Rwandais et les Congolais de langue rwandaise ont augmenté ces derniers jours après que Kinshasa a accusé Kigali de soutenir les rebelles du M23 qui sont à l’origine du conflit armé. Kigali nie tout rôle.
Il y a deux semaines, les dirigeants régionaux ont approuvé l’appel du président Uhuru Kenyatta à déployer des bottes sur le terrain – la Force en attente de l’Afrique de l’Est, EASF. Les chefs militaires de l’EAC se sont mis d’accord sur le concept d’opérations pour la contribution des troupes à la force par les États membres du bloc, qui a été approuvé par les chefs d’État. La date de déploiement réelle n’a pas encore été décidée, bien qu’une dépêche de la réunion de Nairobi ait indiqué que les détails seraient communiqués au début de juillet.
Kinshasa a accepté le déploiement mais sans les troupes rwandaises.