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L’argent du président Rajapaksa en fuite remis à la police sri-lankaise

Des millions de roupies en espèces laissées par le président Gotabaya Rajapaksa lorsqu’il a fui sa résidence officielle dans la capitale seront remises au tribunal lundi, a annoncé la police.

Les manifestants ont découvert 17,85 millions de roupies (environ 50 000 dollars) dans de nouveaux billets de banque impeccables, mais l’ont remis à la police après la prise d’assaut du palais présidentiel samedi.

« L’argent a été récupéré par la police et sera présenté au tribunal aujourd’hui », a déclaré un porte-parole de la police.

Des sources officielles ont déclaré qu’une valise pleine de documents avait également été laissée dans le majestueux manoir.

Rajapaksa a élu domicile dans le bâtiment vieux de deux siècles après avoir été chassé de sa maison privée le 31 mars lorsque des manifestants ont tenté de le prendre d’assaut.

Le leader de 73 ans s’est échappé par une porte dérobée sous escorte de personnel de la marine et a été emmené par bateau, en direction du nord-est de l’île, ont indiqué des sources officielles à l’AFP.

On ne savait pas exactement où il se trouvait lundi matin, mais le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a déclaré que Rajapaksa l’avait officiellement informé de son intention de démissionner.

Sri Lanka : Chronologie d’une crise

Wickremesinghe, 73 ans, deviendra automatiquement président par intérim en cas de démission de Rajapaksa, mais a lui-même annoncé sa volonté de se retirer si un consensus est atteint sur la formation d’un gouvernement d’union.

Rajapaksa avait déjà déclaré au président du Parlement Mahinda Abeywardana qu’il démissionnerait mercredi pour permettre une « transition pacifique », quelques heures après avoir été expulsé de sa résidence officielle.

Des dizaines de milliers de manifestants ont capturé le bureau du front de mer de Rajapaksa peu après avoir envahi le palais samedi. 

Les manifestants campaient devant le secrétariat présidentiel depuis plus de trois mois pour exiger sa démission face à la crise économique sans précédent du pays.

Rajapaksa est accusé d’avoir mal géré l’économie à un point tel que le pays est à court de devises pour financer même les importations les plus essentielles, ce qui entraîne de graves difficultés pour les 22 millions d’habitants.

Des milliers d’hommes et de femmes ont continué lundi à occuper les bâtiments de l’État qu’ils avaient pris en charge le week-end dernier, jurant de rester jusqu’à ce que Rajapaksa démissionne.

Les routes menant au palais ont été étouffées par des dizaines de milliers de personnes dimanche visitant le manoir qui était auparavant le bâtiment le plus étroitement gardé du pays.

Une effigie de Rajapaksa était accrochée à une tour de l’horloge près du palais.

Les manifestants exigent également la démission de Wickremesinghe, un député de l’opposition qui a été nommé premier ministre en mai pour tenter de sortir le pays de sa crise économique.

Le Sri Lanka a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars en avril et est en pourparlers avec le FMI pour un éventuel renflouement.

Le Sri Lanka a presque épuisé ses réserves déjà rares d’essence. Le gouvernement a ordonné la fermeture des bureaux et des écoles non essentiels pour réduire les déplacements et économiser du carburant.