Le Soudan a accusé l’armée de l’Ethiopie voisine d’avoir exécuté sept soldats soudanais capturés et un civil et s’est engagé à répondre à cet acte « lâche ».
Les tensions ont augmenté ces dernières années, provoquant des affrontements armés sporadiques, sur la bande frontalière d’Al-Fashaqa, proche de la région troublée du Tigré en Éthiopie.
« Dans un acte qui contrevient à toutes les lois et coutumes de la guerre et au droit international humanitaire, l’armée éthiopienne a exécuté sept soldats soudanais et un citoyen qui étaient leurs captifs », ont déclaré les forces armées soudanaises.
L’armée a déclaré que « cet acte perfide ne passera pas », promettant de répondre à « ce comportement lâche », dans un communiqué dimanche soir.
Il n’y a pas eu de réponse immédiate de l’Éthiopie.
Un responsable militaire soudanais qui a requis l’anonymat a déclaré à l’AFP que les soldats avaient été emmenés en captivité depuis une zone frontalière proche de la région d’Al-Fashaqa.
Les relations entre Khartoum et Addis-Abeba se sont détériorées ces dernières années à propos d’Al-Fashaqa, une bande frontalière fertile longtemps cultivée par des agriculteurs éthiopiens mais revendiquée par le Soudan, déclenchant des affrontements meurtriers sporadiques entre les parties soudanaise et éthiopienne.
Les tensions se sont encore intensifiées après que des combats ont éclaté au Tigré en novembre 2020, envoyant des dizaines de milliers de réfugiés fuir vers le Soudan.
Khartoum et Addis-Abeba sont depuis lors enfermés dans une guerre des mots tendue, échangeant des accusations de violence et de violations territoriales.
Le différend frontalier alimente des tensions plus larges dans la région, notamment à propos du barrage controversé du Nil bleu en Éthiopie.
Le Soudan et l’Égypte, deux pays en aval, se sont opposés au Grand barrage de la Renaissance éthiopienne et ont poussé à un accord sur le remplissage de son réservoir et l’exploitation du barrage.
En février, Khartoum et Le Caire ont critiqué Addis-Abeba pour avoir décidé unilatéralement de démarrer la production d’électricité au barrage.