Lors d’un point de presse conjoint mardi soir, Muyaya et Diagne ont déclaré que les autorités avaient arrêté plusieurs manifestants et qu’une enquête était en cours.
Cela s’est produit alors même que les habitants de Goma accusaient la Monusco d’avoir tiré et tué 12 manifestants, une affirmation démentie par Diagne.
« S’ils avaient tiré sur la foule des manifestants, nous aurions fait des centaines de morts. Nous sommes les Nations unies, nous ne pouvons pas tirer sur des civils. » Ce haut responsable parle aussi d’un bilan matériel assez lourd. Des objets de valeur, notamment des équipements technologiques, ont été emporté », a-t-il déclaré.
Pour le personnel de la Monusco et les civils tués, Diagne a déclaré : « La Monusco a le cœur brisé par la mort de trois collègues tués au combat. Nous saluons leur courage et leur sacrifice. Nous sommes également attristés par la mort des manifestants. Je réitère que la Mission est en RDC à l’invitation du gouvernement pour aider à protéger les civils et à promouvoir la stabilité.
Appelle au calme
Muyaya a appelé au calme et a émis un engagement du gouvernement à prendre toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité du personnel de la Monusco et de ses biens.
« Rien ne justifie la violence contre les casques bleus », a-t-il dit, ajoutant que les responsables seront traduits en justice.
Diagne a également appelé à des efforts pour désamorcer les tensions.
« Rien ne peut être résolu dans les tensions. Nous devons engager une nouvelle phase pour trouver la solution », a-t-il ajouté.
Il s’est exprimé après une rencontre avec le Premier ministre de la RDC, Jean-Michel Sama Lukonde.
« Nous avons convenu qu’il fallait maintenant tourner la page et passer à une phase de consolidation, de coopération renforcée, à une phase de cohérence de nos actions communes sur le terrain », a-t-il déclaré.
« Je salue l’engagement du gouvernement à ce niveau non seulement pour renforcer la sécurité de nos installations mais aussi pour rassurer nos personnels civils et militaires.
Mardi, le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a déclaré aux journalistes que des centaines de manifestants avaient attaqué la base de la mission dans la ville de Goma et d’autres parties de la province du Nord-Kivu.
« Des foules lancent des pierres et des bombes à essence, pénètrent dans des bases, pillent et vandalisent, et mettent le feu à des installations », a ajouté Haq.
La Monusco a pris le relais d’une précédente opération de maintien de la paix de l’ONU, la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo, le 1er juillet 2010.
A RETENIR
Parmi les morts figurent un soldat de la paix et deux policiers de l’ONU.
Plus de 61 autres personnes ont été blessées lors des manifestations visant la mission de maintien de la paix de l’ONU au Nord-Kivu.
Le bilan des manifestations contre les forces de maintien de la paix des Nations Unies dans l’est de la République démocratique du Congo est passé à 15 morts, a annoncé le gouvernement.
Les morts, selon le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya et le chef par intérim de la Mission de l’ONU pour la stabilisation dans le pays (Monusco) Khassim Diagne, comprennent un soldat de la paix et deux policiers de l’ONU.
Plus de 61 autres personnes ont été blessées lors des manifestations qui ont éclaté lundi et se sont poursuivies mardi contre la mission de maintien de la paix de l’ONU au Nord-Kivu.